Un Tourisme Durable

Fév 23, 2021 | Notre savoir-faire

Sanction ou punition

Pourquoi un Tourisme Durable et Responsable ?

Un des objectifs de BONZAÏ s’appuie sur les principes du Développement Durable. Si BONZAÏ n’a aucune prétention à définir un cadre de bonnes pratiques, sa seule ambition est d’illustrer de quelle manière nous essayons de faire vivre au quotidien des espaces et des pratiques qui favorisent et sensibilisent de futurs citoyens à la prise de conscience de l’impact que l’Homme a sur son environnement.

Entre le dire et le faire

Chez BONZAÏ, nous préférons l’action dans laquelle vient s’inscrire un discours explicatif et pédagogique. Agir, c’est mettre l’existant en discussion, le soumettre à la critique. Durant 15 jours, un groupe a pu découvrir plusieurs pratiques quotidiennes éco-citoyennes.

Les photos viennent illustrer la démarche. Tout d’abord, le choix d’un lieu doit être cohérent avec les principes du Développement Durable et en phase avec les objectifs du séjour. Le choix de s’orienter sur un camping à la ferme nous a semblé pertinent et en adéquation avec une organisation de la vie quotidienne. Une des premières réflexions a porté sur les sanitaires et l’accessibilité. Le campement était légèrement éloigné des sanitaires en dur (douches, toilettes, lavabos, point d’eau). A partir de ce contexte, même s’ il était possible d’effectuer des allers-retours entre le campement et les sanitaires, l’ éloignement relatif a été l’occasion d’installer des toilettes sèches au sein du campement. Les enfants ne les ont pas vues comme une contrainte étant donné qu’ils avaient toujours la possibilité d’utiliser les sanitaires classiques.

D’ailleurs, à part de rares occasions, ils ont tous et toutes utilisé ces toilettes sèches. Ensuite, la question du point d’eau s’est aussi imposée. Ce questionnement a eu pour incidence de réfléchir à l’aménagement de l’espace cuisine. Un ravitaillement régulier et quotidien en eau potable était indispensable. Cela a eu pour effet d’en mesurer et d’en conscientiser l’usage, la quantité et l’accessibilité. Les enfants se relayaient pour remplir les jerricanes plusieurs fois par jour afin de se laver les mains, les dents, faire la vaisselle, nettoyer les légumes… Cette condition environnementale a été aussi propice et favorable à l’introduction de produits d’hygiène bio-dégradables et à la mise en place du tri des déchets et du compost.

Quels produits bio-dégradables fabriquer ?

L’usage de produits d’hygiène pétrochimiques ou produits dérivés du pétrole était impensable. Une réflexion a abouti sur le type de produit d’hygiène respectueux de l’environnement que nous allions privilégier. Acheter des produits labellisés pour la vaisselle, d’une part. Il était nécessaire de garantir une vaisselle désinfectée, dégraissée et propre. Sachant aussi l’éloignement du point d’eau, une opportunité s’ouvrait pour découvrir la vaisselle à 3 eaux. D’autre part, il s’agissait aussi de fabriquer des produits bio-dégradables. Dans ce prolongement, la restauration de plein air demande une rigueur et une exigence d’hygiène importante pour garantir des surfaces propres, désinfectées et éloignées des nuisibles et parasites.

La bonne vieille recette de grand-mère n’était pas loin avec la présence de la « chimie verte »  ; bicarbonate de soude, vinaigre blanc, alcool à 70°, et une huiles essentielles. Il ne restait plus qu’à sensibiliser sur l’hygiène. Mais laquelle ? L’hygiène dentaire était, pour l’équipe pédagogique, la plus accessible et la plus simple pour initier une découverte, sans pour autant se substituer au brossage habituel. La résistance au changement existe aussi chez les mineurs, moindre que chez l’adulte, en raison du développement psychologique, physique et social mais elle est tout aussi présente. La réaction du groupe ne s’est pas faite attendre. Le dentifrice bio-dégradable a eu son succès.  “AH oui, il laisse l’haleine plus fraîche” , “C’est doux” , « C’est mieux que le dentifrice ».

Et pour le circuit des déchets ?

Pour terminer, le tri des déchets a été mis en place avec l’existence d’un compost du fait de la proximité de la ferme et d’un seau pour les déchets alimentaires afin de nourrir les animaux de la basse-cour. L’ensemble de ces espaces et aménagements ont été intégrés à la vie quotidienne. D’une manière ou d’une autre, le milieu a permis d’intégrer des gestes qui sont inhabituels et que chacun-e a dû apprendre et incorporer pour vivre une vie quotidienne de qualité. Pour conclure, avons-nous réussi à sensibiliser ce public à des pratiques éco-citoyennes ? Ce dont nous sommes sûrs et certains ; durant 15 jours, les enfants ont expérimenté au quotidien des pratiques, des gestes et mis en mouvement leurs corps. Ils ont fabriqué, utilisé des produits bio-dégradables.

Tout au long des journées et à des moments de la vie quotidienne, ils se sont investis. En bouleversant au quotidien certaines habitudes, nous avons bouleversé les modalités d’inscription des enfants. Le propre d’une technique est précisément de pouvoir être reproductible, routinière et surtout transmise à autrui. C’est celle d’avoir semé une graine, introduit une empreinte mémorielle de cette expérience. Reste à savoir si cette dernière deviendra reproductible, routinière et transmissible au-delà de ce séjour en Soule